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Lacrim : Lacrim: ITW X Football.fr: « Quand Zlatan arrive, personne ne parle »

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Déjà disque d’or avec son album "Corleone", le rappeur Lacrim, de son vrai nom Karim Zenoud, s’est longuement confié sur sa passion du ballon rond, lui qui a "l’amour du football depuis tout petit." Le rappeur originaire de Chevilly-Larue, qui a vécu à Marseille, évoque également la rivalité entre le PSG et l’OM.

Quels sont vos premiers souvenirs de sport ? Depuis tout petit, j’ai l’amour du football. Je me souviens de l’époque de Cruyff et Van Basten, même si j’étais vraiment très jeune. Je suis né en 1985 et l’un de mes premiers grands souvenirs après, c’est la victoire de l’OM en Ligue des champions en 1993. Ça a été un révélateur dans ma vie. Je me rappellerai toujours du journal de 20h avec Patrick Poivre D’Arvor déguisé… Ça m’a marqué. J’ai vu que le football, avec tout ce qu’il y avait autour, c’était un truc de fou. Et puis, bien sûr, après il y a eu la Coupe du monde 1998 en France. Au minimum, j’étais au stade Charléty. Il y avait des dizaines de milliers de personnes, et c’était magnifique de voir l’amour des gens, comment ils peuvent se retrouver autour d’un tel événement. C’était vraiment magique.

Vous êtes originaire du Val de Marne mais avez également vécu à Marseille. Quel regard portez-vous sur la rivalité entre Paris et Marseille ? La rivalité existe un peu dans la musique mais surtout dans le foot. Personnellement, mon rapport avec les Marseillais a toujours été très bon. Ils ne se posent pas vraiment la question de savoir si je suis Parisien ou Marseillais, qui je préfère ou quoi. J’aime beaucoup le PSG, que je suis beaucoup, comme l’OM. Quand il y a un clasico c’est que le meilleur gagne ! Je veux vraiment voir du beau football.

Et sur les différences entre les deux clubs ? Déjà, à Marseille c’est presque une religion pour eux. Quand tu rentres dans une banque il y a des posters de l’OM partout,…  Ils sont vraiment très passionnés. Après, au stade, ce qui est bien c’est que tu as beau être dans le virage nord, dans le virage sud, à Jean Bouin ou à Ganay, tout le monde fume, rigole, est ensemble quoi ! Quand le gardien adverse dégage, c’est incroyable… Tu vois des dames de 70 ans qui crient "Oh hisse enc…" ! C'est un truc de fou. Il y a une vraie communion. A Paris, il y a plus de standing, on t’emmène à ta place, tout ça… C’est plus huppé, il y a du spectacle et le stade est beau. Après le PSG, c’est aussi Boulogne, Saint-Cloud, Neuilly, là aussi des trucs un peu huppés. Donc on supporte forcément, c’est le club de la capitale mais il ne vient pas des bas-fonds. Si tu compares le PSG et le Paris FC, c’est un peu comme avec le Real et l’Atletico Madrid, qui est plus le club des pauvres.

Et que pensez-vous de  l’impact de Zlatan Ibrahimovic sur le championnat de France ? C’est très bien, on en avait besoin. Je ne critique pas le championnat français mais nos meilleurs joueurs partent à l’étranger, et quand je regarde la Premier League, la Liga, le Calcio... Parfois j’appelle la Ligue 1 le championnat de la Loire-Atlantique ! Donc c’est bien s’il y a des grands joueurs qui viennent, ça remonte le niveau. Et puis Zlatan, il n’y a que lui pour faire ce qu’il fait. Quand Zlatan arrive, personne ne parle. Sur son front il y a écrit: « Fermez-tous vos gueules !» Je kiffe ! J’aime bien son personnage, comme celui de Tevez par exemple. En fait je préfère les mecs qui s’affirment, pas celui qui vient, qui s’assoit dans la classe qui reste sans bouger… Après Zlatan est un peu trop leader par moments, il ne faut pas oublier que c’est un sport collectif. Mais ils ont besoin de ça.

Que vous inspire la performance de la sélection algérienne à la Coupe du monde ? J’étais content ! Nous les Algériens, on est un peu spéciaux. On aime bien faire beaucoup de bruit pour pas mal de choses. Et ça faisait mal de ne pas avoir marqué de but lors de la Coupe du monde 2010. Là, on a répondu présent sur le terrain. Il n’y a pas eu de fantaisie, tous avec les cheveux blonds ou quoi. Ils voulaient marquer, gagner et porter le pays. J’en suis fier.

On ne vous voit pas vous afficher avec des maillots d’équipe de foot sur scène, contrairement à d’autres rappeurs… Je n’ai jamais eu ce rapport. J’étais en prison il y a quelques temps et j’y ai mis mes premiers survêtements de foot: Milan AC, Liverpool, Chelsea, Dortmund…

Et quelle importance a le sport en prison ? C’est l’activité première. Sinon tu es là à regarder la télé et à fumer toute la journée… Ce n’est pas le but. On s’entretient. Pour certains c’est pour la culture du corps, ou pour rester saint d’esprit, se défouler… Moi c’est un peu tout ça. Mais je suis aussi  vraiment accro au coca. Pendant cinq mois je n’ai pas bu une goutte, et c’était important pour moi. Après, quand tu t’entretiens, tu y prends goût, t’es carré… Ça devient une routine. Tu te lèves le matin tu sais que tu as ton jus à prendre, tes œufs à manger, tu vas au sport…

En parlant de préparation physique, Cristiano Ronaldo et ses milliers d’abdos par jour, c’est impressionnant ? Ce n’est pas ça qui m’impressionne forcément. J’ai des potes qui en font 2000… Moi je suis déjà monté à 400, 500 par jour. Ça fait mal, il faut souffrir. Après, je pense que Cristiano en a besoin. Pour faire de la scène, je n’ai pas besoin de faire 1000 abdos. Ou même dans la rue.

La rue, justement, est un thème que vous évoquez beaucoup dans vos textes. Que pensez-vous du cliché comme quoi elle constitue parfois l’une des rares issues pour les jeunes des quartiers, avec le sport et la musique ? C’est un cliché qui est réel parce qu’on fait avec ce qu’on a. Beaucoup se tournent vers le rap ou le foot, il y a un peu moins de médecins… Mon album s’appelle Corleone et c’est ça: des mecs qui sont partis pour s’en sortir. Tous ces gens sont des Corléonais pour moi. Ceux qui travaillent d’abord  à la plonge et finissent par reprendre un restaurant, c’est la même chose. C’est le fait de partir de rien, d’avoir la faim. Je respecte beaucoup ça. Pour moi, c’est toujours une question de faim. Un mec nerveux de 70 kilos peut en mettre une à un mec de 100 kilos qui fait du sport tous les jours, et le tuer de suite. Il n’y pas la même haine. On ne mange pas les mêmes gâteaux… Personnellement, ma vie a été compliquée et je me la suis compliquée un peu plus. A la base, on vit dans un endroit problématique. Ce n’est vraiment pas facile. Mon voisin a continué ses études et moi j’ai vrillé. Il y en a qui peuvent s’en sortir. Mais on vient de loin.

Source: http://www.football.fr/divers/articles/lacrim-quand-zlatan-arrive-personne-ne-parle-609711/

Le nouvel album de Lacrim "Corleone" est disponible partout !

Version digitale:
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- Amazon MP3: http://po.st/CorleoneAznMp3
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Version physique:
- CD simple (Fnac): http://po.st/CorleoneFc
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En streaming:

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L'album contient 15 titres, avec la participation d'Amel Bent, French Montana & Lil Durk !

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