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IAM : IAM X La Provence

Iam

Le groupe culte du rap français a fait un retour gagnant cette année en sortant son 6e album. Un "Dernier éclat" qui pourrait faire briller le groupe plus longtemps que ce qu'il avait envisagé...

Ils sont toujours là. Et mieux encore, leur notoriété n'a pas décliné. La preuve, ce sixième album Arts martiens paru en avril dernier, devenu disque d'or en moins d'un mois. Depuis, les Marseillais qui affichent déjà 25 ans au service du rap français, se sont engagés dans une année de concerts. Malgré la fatigue, Akhénaton affiche "une grande forme" et se réjouit de "jouer un peu plus que d'habitude" dans sa région.

Nul n'est prophète dans son pays. Cet adage ne s'applique pas à IAM, élevé au rang de groupe culte, ultime survivant d'une époque qui a vu le rap naître en France. Une longévité qui semble donner des ailes à ces artistes de 45 ans qui ont su faire du rap adulte sans pour autant perdre en puissance.

- Vous avez joué à Central Park à New York le 21 juin dernier. Quels souvenirs gardez-vous de ce concert ?

IAM : C'était magique. L'an dernier, j'avais déjà joué à New York avec Faf Larage, mais c'était dans une salle. On n'avait pas la même perception de la ville. Là, partout New York nous sautait aux yeux. En plus, on s'est produit avec un des artistes qui nous a donné envie de faire du rap, Rakim. Il y avait tellement de monde qu'on a dû fermer l'accès au parc. C'était le rêve.

- Quelle est votre renommée aux États-Unis ?

IAM : Je pense qu'on est connu du milieu rap américain par La saga qui a un peu tourné là-bas. L'école du micro d'argent nous a permis globalement de tourner à l'étranger et à chaque fois, c'était une belle surprise de voir autant de monde ; je me souviens de Bangkok ou de Hong Kong. Pour IAM, le fait de jouer à l'étranger est primordial pour se mettre en danger. Il y a quelque chose d'excitant de jouer dans un endroit que l'on ne connaît pas. Aux Etats-Unis, on aurait dû faire une tournée il y a 10 ans... Mais j'aimerais pouvoir le faire.

- "Arts martiens", votre dernier disque, vous en donne peut- être l'occasion. Vous attendiez- vous à ce succès ?

IAM : On ressent si le disque est bon mais on ne sait jamais s'il va avoir du succès. On est ému de l'accueil du public et des ventes. Même au sein du groupe, on ne pensait pas pouvoir vendre autant de disques. C'est une bonne surprise. Étant donné les doutes qu'on a eus, c'est quelque chose de grisant.

- Comment vivez-vous aussi ce retour sur scène ?

IAM :Pendant 5 ans, on a peu joué ou dans une formation acoustique. Là , nous renouons avec une représentation beaucoup plus théâtrale, avec jeux de lumière, effets visuels et de mise en scène. Ça nous évoque quelque chose de l'ordre du passé. Là encore c'est grisant.

- Avez-vous eu le sentiment ou vous a-t-on suggéré que vous étiez "has been" ?

IAM : Bien sûr. Dans le milieu de l'industrie du disque parisien, on nous a fait ressentir qu'on était "has been". Vu notre âge et le jeunisme ambiant, c'était évident. Ce qui est bien, c'est qu'on a fait démentir les Parisiens ! Je suis entièrement convaincu que tout réside dans le travail. J'ai la chance que mon métier coïncide avec ma passion. Mais pour progresser, il faut sans cesse travailler.

- C'est le secret de votre longévité ?

IAM :Oui, le travail et la passion. Et puis, dès le départ, nous avons toujours combattu l'idée que le rap était un simple phénomène de mode. Cette musique est, après le rock, celle qui a démontré la plus grande longévité.

- "Arts martiens" comporte la chanson "Dernier éclat". Est-il votre dernier disque ?

IAM : C'était la position qu'on était obligé d'avoir avant de faire ce disque. On ne savait pas si ça allait marcher. Et contractuellement parlant, c'était notre dernier disque avec une major. On est en fin de contrat avec Def Jam France. Après, je ne peux pas savoir si on va resigner ou si on est capable de travailler en indépendant. Je ne présage de rien mais évidemment que cet album a changé la donne.

Annabelle Kempff

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