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Pure Baking Soda : Pepperboy, le campagnard dans la lune.



Sans que ce soit la règle, la tendance du gangsta rap semble être de faire naitre des rappeurs qui affichent de moins en moins de regrets vis à vis de leurs activités criminelles passées et présentes. Dans ce style où le charisme et le personnage de l’interprète sont aussi travaillés que la musique, encore plus rares sont les rappeurs dont le trait de caractère principal est l’humilité.
Originaire d’Arkansas, Pepperboy s’est pourtant forgé un personnage d’ancien criminel qui à travers ses derniers projets, n’a fait qu’aspirer à la repentance.

Ce n’est que depuis une paire d’années que Pepperboy est reconnu en dehors de Little Rock, sa ville d’origine. Bien avant, en 2002, sortait Str8 Of The Block Pt.1, sur lequel il mettait pour la première fois sur disque les récits de rues de Little Rock, sur des productions uniquement usinées par des locaux. Très inspiré par les champions de No Limit Records, on y sent les déboires de la vie de gangster encore tout proche de Pepperboy. Pourtant sur ce premier projet, qu’il enregistre au sortir d’une peine de prison qui l’a fait se tenir éloigner pendant plus de trois ans de son fils, il affiche déjà son envie de rompre avec la vie qu’il menait avant son incarcération.

Dans les années 90, Little Rock a connu une hausse remarquable de sa criminalité, et Jerry Davie, futur Pepperboy, est pris dans ce tourbillon infernal. La vente de drogue, les armes à feu, un ami assassiné alors qu’il n’entrait qu’à peine dans l’adolescence, puis cette peine de prison. Ce sont toutes ces choses que Pepperboy tente d’expier de manière de plus en plus évidente au fil des projets qu’il sort chaque année.
Devenu trentenaire et père de deux garçons, la carrière de Jerry a pris un tournant décisif récemment, quand il a insufflé aux productions très country de Little Rock un peu d’un style très en vogue depuis quelques années, le Cloud Rap : De longues notes de synthés grésillantes sur des bass s’effaçant légèrement au bénéfice de samples de voix pitchées, pour des sonorités souvent décrites comme « éthérées ». Le tout donne la sensation d’écouter de la musique en planant au dessus des nuages, d’où l’appellation « Cloud Rap ». Ce type de production, pratiquée par Clams Casino, Friendzone et beaucoup d’autres, a été popularisé en 2010 par Main Attrakionz et surtout Lil B.
Se retrouvant sans doute dans le rap très positif du Based God, Pepperboy s’est depuis lors mis à faire appel à des producteurs des quatre coins des Etats-Unis afin de devenir une sorte de cousin country de Lil B.
Sur ces ambiances, le rap de Pepperboy devient toujours plus positif et introspectif, célébrant la paix, la famille, les soldats morts au combat et évoquant toujours avec sincérité ce passé de criminel qu’il regrette.



Avec « Days of Grace » et « Post Traumatic Stress » sorti cet été, Pepperboy démontre qu’il maitrise maintenant l’univers qu’il s’est efforcé de construire ces dernières années. Ses textes nous emmènent toujours plus loin dans son esprit, comme si nous prenions part à une scène du film Inception, et avec des faces b de Clams Casino, ou en dénichant un dénommé Blue Sky Black Death, il propose ce qu’il se fait de mieux dans la production cloudy.
Ces EP sont donc plein de promesses avant NiteTime, l’album qu’il prévoit d’offrir au monde le 12/12/12 prochain.
Sur cet album à l’atmosphère nocturne, les inspirations cloud rap se ressentent toujours, mais le passé trap et country du rappeur ressort d’avantage que sur les EP précédents pour venir équilibrer toutes les facettes de Pepperboy. En étant à la fois l’aboutissement de ce qu’il a produit ces deux dernières années, et une mise en valeur de tous les styles qu’il peut embrasser, NiteTime devrait contenter à la fois les fans qui suivent PepperBoy depuis longtemps et les oreilles neuves qui souhaiteraient le découvrir.



Love My Life, produit par Blue Sky Black Death et disponible à partir du 1er décembre sur le bandcamp de l’artiste, est le dernier extrait avant la sortie de l’album le 12 décembre prochain.



Pour terminer sur une anecdote qui situe parfaitement qui est Pepperboy, il faut savoir que sur la pochette originale de NiteTime, le rappeur tenait une arme à feu dans ses mains. Ce dernier a alors demandé à Pierre Thyss, l’auteur de la pochette, de remplacer l’arme par un bandana… parce qu’il ne voulait pas que ses premiers supporters, ses fils, le voit avec une arme.

« I decided to loose the firearm. My boys are my biggest fans. I don’t want them seing me like that »

Retrouvez les extraits et les albums de Pepperboy sur http://pepper-boy.com/

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