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Pure Baking Soda : Live The Goon’s Life & Move It To Moonlight



Dans un grand pot en pyrex, versez une bonne dose du charisme naturel de Trick Daddy. Ajoutez y quelques relents country et soul tendance Nappy Roots, puis saupoudrez le tout des textes sages et imagés de Scarface. Faites fonctionner vos poignets pour que la solution prenne bien, et vous obtiendrez une pate appelée Alpoko Don.

Alpoko Don est apparu dans les méandres d’internet il y a un an, après qu’un de ses voisins ait uploadé des vidéos de ses freestyles sur youtube. La particularité de ces freestyles oscillant entre rap et soul, c’est qu’Alpoko Don les performe quasiment a capella, avec pour seul accompagnement le rythme qu’il bat de ses mains sur le bois de son porche.
La voix est rocailleuse, l’énergie communicative, le rythme entrainant. Et le Don nous conte le quotidien des quartiers pauvres de Greenville, en accumulant les métaphores souvent décalées mais renforçant paradoxalement le réalisme de son récit.

« Moving coke though the turnpike. These niggas call me Michael Jackson because they know the Don turn white. »
« Greenville, we grinding around here. Sitting sideways with guns the size of dinosaurs tails. »

Il n’en fallait pas plus pour que ses vidéos fassent un petit tour du web et attirent des milliers de fans demandant à Alpoko Don d’enregistrer ses chansons sur disque. Aux envies de ce nouveau public, le rappeur de Greenville a d’abord répondu de son rire si particulier : Désolé, mais Alpoko Don a arrêté le rap.



De son vrai nom Randrickas Young, c’est à 13 ans, à l’église, qu’Alpoko Don commence à chanter. Depuis lors et pendant les dix années qui vont suivre, c’est grâce à la vente de cannabis que Randrickas arrive à survivre. C’est d’ailleurs d’une de ses variétés qu’il tire son surnom, l’Acapulco, dont il n’arrivait pas à prononcer le nom étant jeune. Si cette activité lui permet de manger et de payer sa maison dans l’ouest de Greenville, elle va aussi l’emmener tout droit en prison, où il purgera une peine de huit ans pour trafic de drogue.
C’est durant ces années de prison qu’Alpoko Don dit avoir travaillé sa musique et son charisme, et c’est en sortant, alors qu’il est déjà âgé d’une trentaine d’année, qu’il enregistre ses fameux freestyles vidéos.
Ce talent venu de nul part en soufflera plus d’un, et permettra au Don de passer par tout un tas de magazines en ligne, de Fader à Pitchfork en passant par DirtyGloveBastard. Mais a t’il vraiment décidé d’arrêter le rap ? Heureusement, il semble que le Don se soit juste foutu de nous, en atteste les clips qui ont commencé à germer sur le net.



Durant l’année écoulée, Alpoko Don s’est attelé à la production de son premier EP intitulé The Ol’ Soul. Prévu pour le 21 février prochain, on devrait y retrouver les prêches de rue a cappella de Dondada, mais également des titres plus produits.
Il faudra aussi compter sur la présence de sa principale influence, le légendaire rappeur texan Scarface.
Pour la petite histoire, Alpoko Don a réussi à entrer en contact avec son idole après le succès de ses freestyles. Une fois la collaboration actée, Scarface a logiquement envoyé des couplets pour le featuring. Seulement, ces couplets n’ayant pas été jugé assez bons par Alpoko, il les renvoya sans sommation au texan pour qu’il en réenregistre de meilleurs. Quand on sait que certains rappeurs sont prêts à tout pour avoir le couplet d’un grand nom, quitte à ce qu’il soit moyen, on ne peut être qu’impressionné par le perfectionnisme et la personnalité d’Alpoko Don. D’autant plus lorsque l’on est conscient de l’Aura toute puissante de Scarface sur le rap américain…

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